vendredi 21 mars 2008

Les Assises

GENEPI organise une formation nationale : les Assises de l’association, les 29 et 30 mars 2008 à Clermont Ferrand.

Le but de ces journées est d’approfondir la réflexion de l’association sur 6 thèmes :
- L’alimentation et la cuisine en détention
- Le procès pénal : Analyse critique de la fonction de juger et de la fonction de punir
- L’expression collective en détention
- Les crimes et délits à caractère sexuel
- La politique pénale, entre raison et émotion : Le populisme pénal existe-t-il en France ?
- Les étrangers en détention.
Nous vous invitons à lire les dossiers préparatoires afin de préparer les discussions de ce week-end.

Bientôt Jacques Lesage de la Haye

Bourse du Travail de Saint-Denis
9-11 rue Génin
Métro Porte de Paris (ligne 13)

cycle de l'université populaire de Saint Denis
Par Jacques Lesage de la Haye

Jacques Lesage de la Haye connaît bien la prison, pour y avoir passé une douzaine d'années, et militer depuis 40 ans contre l'univers carcéral.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont plusieurs sur l'enfermement: "La mort de l'asile", "La guillotine du sexe - la vie sexuelle et affective des prisonniers", "La machine à fabriquer les délinquants"... Psychanalyste, il anime aussi le cycle sur Wilhelm Reich en Juin à la Dionyversité.

MARDI 1er avril 19h00 - Histoire et description de la prison depuis 1789

Les différents types d’établissements pénitentiaires. Fonctionnement actuel de la prison.
Son utilité pour l’Etat et le système capitaliste.

MARDI 8 Avril 19h00 - Les luttes anticarcérales

Les luttes anticarcérales depuis 1971, depuis le Groupe Information prison (GIP), avec Michel Foucault, jusqu'à aujourd'hui, en passant par le Comité d’Action des Prisonniers (CAP), le Comité d’Action Prison Justice (CAPJ), L’Association Syndicale des Prisonniers de France ((ASPF), Radio-Libertaire et les émissions "Prison" de 1981 à 1988 et "Ras-Les Murs" de 1989 à aujourd'hui.

MARDI 15 avril 19h00 - La frustration affective et sexuelle du détenu

Les manifestations des frustrations du détenu et ses conséquences.
Les combats menés en la matière : le n° spécial du CAP en 1976 sur « l’affectivité et la sexualité du détenu », « La Guillotine du sexe », en 1978, 1991 et 1998.
L’ASPF, en 1985, avec sa revendication du parloir intime. La Commission Architecture Prison, en 1985, avec Badinter, d’où est née la prison de Mauzac, avec ses parloirs intimes « tolérés»,de 1986 à 1989. Les Unités de Vie Familiale (expérimentales) de 2003 à aujourd’hui.

MARDI 22 avril 19h00 - 1981, abolition de la peine de mort...

A quand l’abolition de la prison ?

mercredi 19 mars 2008

La nuit des Libertés

La nuit des Libertés

Venez nombreux participer à la Nuit des libertés,
à la Bourse du travail, 3 rue du Château d’eau - 75010 Paris,
Métro République,
LE JEUDI 20 MARS 2008 de 18 h 30 à 22 h 30



Un ensemble d’associations, d’organisations syndicales et de partis politiques ont signé l’appel contre la rétention sûreté. La loi est aujourd’hui votée et promulguée.

Notre combat pour les libertés ne s’arrête pas là !

La nuit des libertés du 20 mars 2008 :
- Projection d’un documentaire de Thomas Lacoste sur la rétention de sûreté
- Échanges et débats avec les participants.
- Lectures par des personnalités et artistes engagés, qui ont souhaité s’associer à notre démarche, de textes classiques ou plus récents sur les questions liées à l’enfermement.
- Diverses prises de paroles militantes.
- Annonce de nouvelles actions contre la rétention de sûreté.

Pour débattre de la rétention de sûreté et faire naître un mouvement pour son abolition, venez nombreux et diffusez ce message le plus largement possible !

L'appel signé par Syndicat de la Magistrature, GENEPI, SNEPAP-FSU, UGSP-CGT, Solidaires, SUD santé-sociaux, LDH, SNESUP-FSU, UNEF, FARAPEJ, INTERCO-CFDT, Réso, Ban public, LCR, les Verts, MRAP, PCF, Cedetim, Union Syndicale de la Psychiatrie, l'association des juristes démocrates, SNPES-PJJ-FSU, SNU-CLIAS-FSU, OIP, FNUJA, Syndicat de la Médecine Générale, l'Association française de criminologie :

Appel à l'initiative du collectif contre la rétention de sûreté
La rétention de sûreté doit être abolie !

Article 3 : « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains et dégradants » (Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales)

Malgré l’opposition de très nombreux professionnels et citoyens, la loi instaurant une « rétention de sûreté » qui permet, après l’exécution de la peine de prison, de prolonger - sans limitation de durée et sans infraction - l’enfermement des personnes considérées comme d’une «particulière dangerosité» est entrée en vigueur.

La mise en place d’un tel dispositif relève d’une philosophie de l’enfermement qui dénie à l’homme toute possibilité d’amendement.

La présomption d'innocence devient secondaire et la justice de sûreté prend le pas sur la justice de responsabilité.

NOUS NE POUVONS ACCEPTER UN TEL MODELE DE SOCIETE :

- parce que la rétention de sûreté, comparable dans sa philosophie à la peine de mort, est une peine d’élimination préventive susceptible de graves dérives ;
- parce que la rétention de sûreté ajoute de l’enfermement à la peine de prison, déjà anormalement longue en France au regard des standards européens, et constitue en conséquence un traitement inhumain et dégradant ;
- parce que la rétention de sûreté implique un pronostic arbitraire de la « dangerosité », dont les contours ne peuvent être clairement définis, ni par les psychiatres, ni par les juristes ;
- parce que la rétention de sûreté crée l’illusion du « risque zéro » de récidive par l’exploitation démagogique de la douleur des victimes ;
- parce que la rétention de sûreté témoigne du renoncement des pouvoirs publics à faire de la prison un temps utile à la prévention de la récidive et à la réinsertion
- parce que la rétention de sûreté, malgré l’accomplissement de la peine, n’autorise plus l’oubli du crime, réduisant ainsi la personne à son acte criminel passé avec le risque de l’y enfermer à jamais ;
- parce que la rétention de sûreté est une violence institutionnelle inacceptable qui prive les détenus de tout espoir de liberté ;

Pour toutes ces raisons, la rétention de sûreté n’est en aucun cas un instrument de prévention de la récidive et de protection des citoyens.

Nous appelons tous les professionnels concernés à la résistance contre cette nouvelle disposition répressive, emblématique d’une régression majeure de leurs principes déontologiques. Nous appelons tous les citoyens à la mobilisation pour l’abolition de la rétention de sûreté, véritable honte pour la France.

lundi 10 mars 2008

Festival cinéma du réel

Le cinéma l’Étoile en collaboration avec l’émission de radio L’Envolée, présente dans le cadre du festival Cinéma du réel « Hors les murs » films, rencontres, débats sur LA PRISON

La 30e édition du festival Cinéma du réel se tiendra au centre Pompidou et dans les salles partenaires du 7 au 18 mars 2008 (www.cinereel.org). Comme l’an dernier, ce grand rendez-vous international du cinéma documentaire a proposé à l’Étoile d’être salle associée. Grâce à ce partenariat, nous reprenons une partie de la programmation « Images/Prison : visions intérieures » du festival Cinéma du réel et vous proposons 5 films.
Les débats seront animés par les présentateurs de l’émission de radio anti-carcérale, L’Envolée, avec la participation d’anciens prisonniers.
Tarif unique pour les cinq films : 3 €



Samedi 15 mars 2008 à partir de 20h :
L’écriture en prison

LA PRISON : L’ÉCRITURE EN PRISON

Carte blanche à Abdel Hafed Benotman ; ancien détenu, auteur de romans noirs À l’occasion de la sortie de son nouveau roman Marche de nuit sans lune, le cinéma l’Étoile offre une carte blanche à l’écrivain qui choisit de rendre hommage à Edward Bunker, auteur de romans noirs et scénariste de cinéma.
Abdel Hafed Benotman
Né en 1960 à Paris, ancien détenu, incarcéré pour plusieurs longues peines, il passe plus de 15 ans en prison. Son premier recueil de nouvelles, Les Forcenés, publié lors d’un de ses séjours à l’ombre en 1993, a été préfacé par le père du polar anglais moderne, le regretté Robin Cook. Il sera suivi d’un ouvrage autobiographique Éboueur sur échafaud en 2003, puis d’un second recueil de nouvelles, Les Poteaux de torture. Avec son dernier livre Marche de nuit sans lune, Hafed poursuit son oeuvre de romancier noir, de rebelle écorché devant l’injustice des systèmes, de satiriste grinçant et de poète au style fulgurant.

Edward Bunker
Né en 1933 et mort en 2005, Edward Bunker connut des années de prison avant de se voir publié. Ses trois principaux romans : Aucune bête aussi féroce ( No beast so fierce ) 1973 , La bête contre les murs ( Animal factory ), 1977 et La bête au ventre ( Little boy blue ), 1980, sont des modèles de polars, mettant en scène des personnages marqués par la violence et la prison. Il a joué des rôles secondaires dans certains films, notamment Le récidiviste inspiré de son roman Aucune bête aussi féroce et Reservoir Dogs de Tarantino.
Le Récidiviste ( Tarif unique 3 € )

D’Ulu Grosbard, avec Dustin Hoffman, Therese Russel
Scénario Edward Bunker
États-Unis, 1978, 1h55, VO.
Après six années de prison, Max est placé en liberté conditionnelle. Il tente de retrouver le droit chemin mais il est constamment surveillé par un policier qui croit en sa récidive. Tout d’abord, Max essaye de jouer le jeu du nouveau départ dans le droit chemin, en décrochant un petit boulot grâce à Jenny Mercer, l’employée d’une agence pour l’emploi. Mais, bien vite, les mauvaises habitudes reprennent le dessus pour Max, qui retombe dans la criminalité.


Dimanche 16 mars 2008 à partir de 15h :
LA PRISON : ÉTAT DES LIEUX


15h : La machine panoptique
De Pascal Kané - Production Les films de la boule blanche
France, 1979, 17mn
Le philosophe anglais Jeremy Bentham imagine en 1786 un dispositif idéal, le « panoptique »,
destiné à surveiller les hommes et gouverner leur condition.

Débat : À quoi ressemble la prison aujourd’hui ? L’architecture sécuritaire, la volonté d’isoler les prisonniers les uns des autres. Les programmes de construction ; toujours plus de cellules, à qui sert cette logique d’enfermement ?

Prison et télévision : premières images
Début des années 1960, la série documentaire “ Les Prisons ” était diffusée par la télévision française à 20h30.
Pour la première fois, et pour sensibiliser le public à la réforme des prisons, le monde carcéral ouvrait ses portes à une équipe de télévision et enquêtait sur les conditions de vie des personnes détenues. Frédéric Pottecher, devant la caméra de Charles Brabant, interroge de manière
directe, incisive et soutenue, avec présence et sens de l’écoute.

16h30 : Les Prisons, courtes peines
De Frédéric Pottecher, Charles Brabant
France, 1963, 26 mn – Archives INA – Production ORTF
Enquête dans les prisons pour courtes peines
Débat : De plus en plus de peines ; La pénalisation à outrance, les nouveaux « délits » ; Qui est spécifiquement visé par les nouvelles lois ? Qui va en prison ? Police et justice partout ? L’abaissement de l’âge pénal à 10 ans ? L’enfermement des mineurs à partir de treize ans. Le contrôle social des plus pauvres.

18h30 : Les Prisons longues peines
De Frédéric Pottecher, Charles Brabant France, 1963, 26mn – Archives INA – Production ORTF

Enquête dans les prisons pour longues peines
Débat : Des peines de plus en plus longues ; Les nouvelles lois sur la récidive ; La création des centres de rétention de sûreté ; Plus de peines de mort mais des peines jusqu’à la mort. L’alibi d « dangerosité » pour empêcher toute résistance à cette politique d’allongement systématique des peines.

20h30 : Moi un voyou
De Hubert Knapp, Pierre Desgraupes France, 1962, 11mn – Archives INA – Production ORTF
Interview exceptionnel d’un homme qui, après avoir passé 11 ans en prison, a été libéré il y a quatre mois. Il nous confie sa vérité et son point de vue sur la société à laquelle il refuse avec violence de s’intégrer.

Le Détenu
De Michel Mitrani
Avec René Marc, Henri Marteau, Michel Rivelin, Georges Figon
France, 1964, 1h32 – Archives INA – Production ORTF
Le film raconte l’itinéraire d’un homme arrêté pour une agression. Il est prévenu et ensuite condamné. Ce film, proche du documentaire, met en scène toutes les étapes de l’emprisonnement.
Il a été tourné dans différentes prisons.


Cinéma l’Etoile,
1, allée du Progrès, La Courneuve. Métro
ligne 7 (station La Courneuve – 8-Mai-1945)
et/ou tramway (station Hôtel de ville de
La Courneuve, en face du cinéma) ou RER B
(station La Courneuve-Aubervilliers).
Parking de la mairie à 3mn.
Renseignements au 01 49 92 61 95.

Assises !

Génépistes,

Réservez votre week-end pour les assises du GENEPI les 29 et 30 mars 2008 !

vendredi 7 mars 2008

Ciné débat sur la prison


Vendredi 21 mars : Ciné débat sur les prisons ! génial !

Film : 9 m2 pour deux

Soirée spéciale organisée par le GENEPI
(Groupement Etudiant National d'Enseignement aux Personnes Incarcérées)

Avec la participation de :
- M. Rousillou, conseiller insertion probation
- des surveillants de la maison d'arrêt de Nanterre
- des Génépistes
- M. Emelina, conseiller insertion probation à la maison centrale de Poissy
- des membres de l'association Ban Public, association pour la communication sur les prisons et l'incarcération en Europe.

Lieu : Cinema Pandora, 6 allée Simone Signoret, Achères

Venez nombreux !

jeudi 6 mars 2008

Le contrôleur se fait désirer

Source : Libération

C’était un «signe fort» voulu par l’Elysée et la chancellerie, une loi que Rachida Dati avait fait voter «en urgence» afin de doter la France au plus vite d’une autorité chargée de contrôler les prisons et tous les «lieux de privation de liberté». Quatre mois et demi après, on attend toujours la nomination du contrôleur des prisons. «Le décret d’application est en cours de signature dans les ministères», plaide la chancellerie. Il semblerait que des difficultés sur le choix de la personne soient à l’origine de ce délai. Le poste pourrait notamment servir à consoler un déçu du probable remaniement post-municipales. Le nom de Christine Boutin circule, comme celui de Jack Lang. Contacté par Libération, ce dernier, qui affirme avoir milité pour la création d’un poste plus étendu de «défenseur des droits fondamentaux» au sein de la commission Balladur sur les institutions s’offusque que l’on puisse prêter à cette démarche un motif personnel. «Je ne suis candidat à rien.»

A la prison de Poissy, les gardiens lisent un délit dans le marc de café

LIBERATION

Les surveillants de prison abusent-ils de la série les Experts sur TF1 ? A la maison centrale de Poissy (Yvelines), quatre d’entre eux ont en tout cas voulu jouer les enquêteurs en herbe. Leur mission (qu’ils se sont auto-attribuée) : piéger en flagrant délit un détenu qu’ils soupçonnaient de consommer du haschich. Leurs moyens : dispositif de planque dans un appartement en hauteur et derrière une haie. Et fabrication artisanale d’un leurre : du marc de café destiné à faire office de faux haschich.









On ne peut s’empêcher de sourire à la lecture ahurissante de la procédure qui découle de leur scénario alambiqué. Mais l’initiative - à laquelle la direction de la prison n’a apparemment rien trouvé à redire - a tout de même abouti à une punition lourde envers un détenu, Roger Q. Son tort : avoir ramassé du marc de café. Sa sanction : deux jours de mitard (quartier disciplinaire) et la perte de son emploi - il travaillait comme agent au mess, la cantine des surveillants.

Les faits remontent au 2 février. Le matin, une surveillante trouve un paquet de haschich à l’entrée du mess des agents. Juste à côté, dans la cour, Roger Q., la cinquantaine, prend sa pause et fume une cigarette. La surveillante ramasse le paquet, et va trouver un de ses collègues. «Avec l’attaché, le lieutenant, la surveillante, nous avons fabriqué un colis factice», raconte ce dernier dans un compte rendu adressé à la directrice de la prison. Comme ils ne disposent pas des moyens de la police scientifique, ils font avec les richesses de la cantine, et le «colis factice», du marc de café emballé dans du papier d’alu, est replacé à l’endroit où a été découvert le haschich.

«Aux aguets». La surveillante va alors se «cacher», comme l’atteste son compte-rendu à la directrice, «au premier étage du bâtiment d’hébergement des surveillants». Elle consigne scrupuleusement par écrit le fruit de son observation. «J’ai vu le détenu B. sortir de la cuisine du mess, allumer une cigarette et guetter les alentours […] C’est alors que le détenu Q. est lui aussi sorti de la cuisine du mess. […] Ils sont restés aux aguets pendant à peu près une minute, puis le détenu Q. s’est retourné et baissé pour ramasser le colis.»

Un de ses collègues est planqué derrière une haie. Il aperçoit également les deux détenus. Il faut saluer l’honnêteté de son compte-rendu, qui fait état d’une fâcheuse défaillance dans le dispositif. «Je ne peux pas dire si l’un d’eux a ramassé ce colis factice, explique-t-il, j’étais caché par la haie.»

Roger Q. est immédiatement placé au mitard. Il reconnaît avoir ramassé le paquet, qu’il dit avoir jeté à la poubelle. «Je suis pro-environnement», précise-t-il. Après deux jours d’enfermement en cellule disciplinaire, la commission de discipline statue sur son sort. Là encore, la teneur des documents de l’administration pénitentiaire est pour le moins déconcertante. On reproche à Roger Q., par écrit, d’avoir «ramassé un paquet qui contenait une substance illicite» - en l’occurence, donc, du marc de café. La commission de discipline fournit ensuite à sa décision des motivations très détaillées : «Roger Q. reconnaît avoir regardé le magnolia et les mésanges. Il reconnaît aussi avoir été proche du barbecue et du mur. Il reconnaît s’être baissé pour ramasser un déchet d’aluminium.» Mais, précise la commission, auparavant, il s’est également «promené sur le terrain de boules». Or «l’inspection des lieux a révélé la présence de quelques déchets (papiers , briques de jus de fruit). L’administration estime que si Q. demeure un adepte de l’environnement, il aurait dû ramasser ces petits déchets de la même manière que celui pour lequel il passe ce jour à la commission de discipline». En vertu de ces constatations, Roger Q. est donc condamné à deux jours de mitard (déjà effectués en préventive) et à un «déclassement», qui signifie la perte de son emploi.

«Inacceptable». «On est face à un grave abus de pouvoir des services pénitentiaires», déplore François Bès, de l’Observatoire international des prisons, que Roger Q. a alerté. «Il est moralement inacceptable et juridiquement inadmissible d’avoir recours à de tels stratagèmes pour piéger un détenu, renchérit Patrice Spinosi, avocat au Conseil d’Etat, spécialiste du droit pénitentiaire. On ne peut laisser sanctionner disciplinairement un individu qui a seulement ramassé un détritus sur la seule foi de surveillants qui prétendent que ses intentions étaient coupables. La prison ne saurait devenir une zone oubliée du droit.»

Roger Q. a formulé un recours hiérarchique auprès du directeur interrégional des services pénitentiaires de Paris. Il demande l’annulation de la décision, et implore un «regard objectif sur cette bizarre histoire qui ne tient pas debout».

mercredi 5 mars 2008

Conférence sur les conditions de détention en France

Le GENEPI organise une conférence sur les conditions de détention en France, avec la participation de François Bes, membre de l'OIP (Observatoire International des Prisons).
Quelles sont les conditions de détention ? Quelle prison pour demain (future loi pénitentiaire, rétention de surêté) ?

Jeudi 6 mars à 20h au café La Mer à Boire
3, rue des Envierges,
Métro Pyrénées

Venez participer au débat !