dimanche 27 janvier 2008

Non à la rétention de sûreté

La « rétention de sûreté » permettra, après l’exécution de la peine de prison, de prolonger - sans limitation de durée, sans peine et sans infraction - l’enfermement des personnes considérées comme d’une « particulière dangerosité ».
La mise en place d’un tel dispositif, préparé à la hâte à la suite de l’affaire Evrard, relève d’une philosophie de l’enfermement qui s’inscrit dans la culture du « risque zéro » qui, sous prétexte de lutter contre la récidive, impose, depuis plusieurs années, des législations de plus en plus répressives et attentatoires aux libertés publiques. Il ne s’agit plus simplement de durcir les sanctions ou de renforcer les moyens de contrainte, mais de procéder à des enfermements préventifs, sur la base d’une présomption d’infraction future et dans une logique d’élimination qui s’apparente à une mort sociale. Actuellement circonscrit aux infractions les plus graves commises sur les mineurs, ce texte, comme la plupart des dispositifs répressifs, est susceptible d’extensions au gré des faits divers du moment. L’appréciation de la dangerosité n’est par ailleurs fondée sur aucune évaluation sérieuse mais sur une simple expertise psychiatrique, ce qui procède d’une grave confusion entre délinquance et maladie mentale. L’évaluation de la dangerosité ne relève donc pas du diagnostic mais du pronostic. En refusant de porter les efforts humains et financiers sur le temps de la peine, ce texte fait le choix de ne pas améliorer la prise en charge durant l’incarcération. Si ce texte est adopté, la France se dotera d’un dispositif sans équivalent dans les démocraties occidentales car, contrairement à ce que le gouvernement veut laisser croire, rien de comparable n’existe en Europe (aux Pays Bas et en Belgique, ce type d’enfermement n’intervient qu’en substitution à la peine). Aujourd’hui, avec une mesure comparable et au prétexte d’une dangerosité sociale, la Russie enferme des journalistes dans des établissements psychiatriques. Dans un rapport d’information sur les mesures de sûreté concernant les personnes dangereuses (2006), les sénateurs Philippe Goujon et Charles Gautier indiquaient que « s’il est indispensable de limiter le plus possible le risque de récidive, celui-ci ne peut être dans une société de droit, respectueuse des libertés individuelles, complètement éliminé. Le « risque zéro » n’existe pas. »

Nous ne pouvons accepter un modèle de société qui sacrifie nos libertés au profit d’un objectif illusoire de « risque zéro ». Nous appelons les parlementaires à refuser de voter ce texte indigne."
Signer l’appel : www.contrelaretentiondesurete.fr

Le GENEPI à la Librairie Résistances




Bilan de l’ISP à la Librairie Résistance du 26 janvier 2008
Samedi 26 janvier, le groupe du GENEPI Nanterre a organisé à la Librairie Résistance (4, Villa Compoint) une conférence/débat, sur le thème de la réinsertion en prison.
Deux intervenants sont venus nous faire partager leurs expériences : Yacid Kherfi, consultant en prévention urbaine, auteur de l’ouvrage « Repris de Justesse » et Yves Sultan, professeur de l’Education nationale étant intervenu en prison.
Une trentaine de personne se sont retrouvées à la librairie afin de découvrir l’univers carcéral et de débattre avec les intervenants. Pierre Tournier, chercheur du CNRS spécialiste de l’univers carcéral, nous a fait l’honneur de sa présence.
Après une heure et demie de débat, public et intervenants se sont retrouvés autour d’un petit apéro !

Encore un grand merci à toute l’équipe de la Librairie pour son accueil et son intérêt.
A bientôt pour de nouvelles aventures !

mardi 1 janvier 2008