jeudi 20 décembre 2007

Les premières interventions du Génépi Nanterre ont commencé : BILAN D'ETAPE.

Mercredi 19 décembre à 11h, il était prévu que je rencontre Mme Beauchesne notre référente au SPIP. Cela m’a aussi permis d'échanger avec M. Cabrolié. Bilan.

Donc plusieurs points : les badges Antigone, les interventions, les feuilles de route, les rendez-vous mensuels du Génépi au sein de la MA, le fonctionnement du groupe.
  • Les badges antigones. Voir le bilan de la rencontre entre les génépistes et l'AP de Nanterre le mercredi 21/11 au bout de ce lien : http://genepinanterre.blogspot.com/2007_11_01_archive.html11&1
1) Pour ceux qui n'ont pas fait la visite donc pas été pris en photo : lors de votre prochaine intervention, vous devrez impérativement vous présenter au secrétariat de direction (porte juste en face en sortant en haut de l'escalier montant à l'administration) pour vous faire prendre en photo et engager la conception du badge.
2) Mode d'emploi : Il vous facilite vos démarches dans la prison. En arrivant à la MA, présentez vous à la fenêtre à droite de la porte comme d'hab puis plaquez votre badge antigone contre la fenêtre (no du badge visible pour le surveillant). Il pourra ainsi vous identifier. Une fois dans la MA, gardez le sur vous. Faîtes très attention, il est précieux !
3) Ils sont prêts pour certains d'entre vous : Anne, Rémy, Lucie, Tiphaine, Zoé, Fabienne, Shama, Thalie-Axelle, Geoffrey, Marie-Hélène, Maïté. Je vous les envoie par La Poste en début de semaine prochaine. Vous devrez remplir un formulaire à me retourner par la poste ensuite. Vous verrez ...
4) Ils devraient être prêts la semaine prochaine pour : Aurélie, Marine, Brussia, Cécile, Zelda, Clémence, les deux Stéphanie. Je vous tiens au jus.

  • Premiers retours de M. Cabrolié : la moitié d'entre ceux qui devaient intervenir en individuel ont commencé. La dizaine qui reste commencera dans la semaine de la rentrée de janvier. Vous recevrez un mail de M. Cabrolié pendant les vacances. A ce sujet, M. Cabrolié m'a chargé de vous dire qu'il communiquera avec vous quasi exclusivment par mail pcq en journée, il n'a pas le temps de téléphoner. Pour l'instant, il est satisfait. Il tient aussi à vous rappeler de prendre garde à maintenir une distance suffisante avec votre détenu. Surtout les filles car les gars sont parfois assez entreprenant (c'est lui qui l'a dit!). Il souhaite être prévenu (par mail par exemple), quand les détenus ne descendent pas pour votre cours. C'est parfois signe de coup de blues, baisse de moral de ses élèves. Le savoir permet à M. Cabrolié d'agir plus vite auprès d'eux.
  • Les ateliers collectifs. Mme Beauchesne m'a réaffirmé que les premiers ateliers devraient commencer en janvier. Tenez vous prêts car une réunion avec le SPIP pour les intervenants en collectifs pour discuter des différents projets est à prévoir début janvier.
  • Les feuilles de routes. Je ne les ai pas trouvées lorsque j'ai voulu jeter un oeil sur les premières ! Elles sont où ? Quelqu'un peut me répondre ? Je vous rappelle que les feuilles de routes doivent être laissées dans le casier Génépi (2è en partant du bas à gauche de la photocopieuse dans le couloir des bureaux du SPIP) à la Maison d'arrêt. Vous ne devez pas les rapporter chez vous. Nous allons mettre un classeur avec pochettes transparentes dans ce casier pour que vous puissiez les classer.
  • Les conférences mensuelles du Génépi Nanterre pour les détenus. Deux projets sont en route.
1) Le premier mené par Julie : organiser une intervention de Yazid Kherfi au sein de la MA pour qu'il leur parle de son expérience d'ancien détenu devenu prof à l'université, consultant en sécurité urbaine et qu'il les aide à se projeter vers l'avenir etc. Ce projet est plutôt bien engagé. Nous espérons faire la première conférence des rendez-vous mensuels du Génépi à la MA courant janvier. Une conférence de Yazid Kherfi dans la ville de Nanterre suivra son intervention à la MA.
2) Le second projet nous vient de Geoffrey : un spectacle du slammeur Hocine Ben après qu'il ait mené un cycle d'écriture de slam dans un de nos ateliers. Le directeur n'a pas encore arrêté sa décision sur ce projet car un partenariat existe déjà depuis deux ans entre la MA et un groupe de slam. Affaire à suivre.
Nous aimerions proposer au moins un évènement de ce type par mois aux gars de la MA et à l'AP. Alors à vos cerveaux, essayer de penser à des idées plutôt axées sur le culturel ou l'aide à la projection des détenus dans le futur hors des murs de la prison. N'oubliez pas que le Génépi a un énorme carnet d'adresses dans lequel nous pouvons puiser des intervenants. Tenez nous au courant ! La réunion avec le SPIP début janvier sera l'occasion de reparler de cette collaboration. Ceux qui ont des idées concernant cela seront les bienvenus.

  • Fonctionnement du groupe. Il apparait que certains d’entre vous ne répondent pas à nos mails quand la réponse à la question que nous vous posons est non. Juste un rappel : ces mails font office de sondage. Donc que la réponse soit oui ou non, il faut répondre, même en un mot, on s’en fout du moment qu’on sait. Si vous pensez que ce fonctionnement n’est pas pratique, efficace ou autre, nous pouvons repenser une autre méthode. Dîtes nous. Et que pensez-vous de notre vie de groupe jusqu'à maintenant ? Avez-vous des remarques sur certains points (communication, conseils etc.). Donnez-nous votre avis !
Je crois que je vous ai tout dit ! N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques, réflexions, observations. Utilisez les commentaires de ce blog, ils ont le mérite d'être anonymes !

Thomas H.

vendredi 14 décembre 2007

La prison une histoire de mots

MARDI 18 DECEMBRE, 17H-19H

Témoignages de détenus et de surveillants sur le quotidien pénitentiaire depuis 1945.
AVEC HELENE BELLANGER
Normalienne, agrégée d'histoire, sociologuqe, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris.

Centre d'histoire sociale du XXe siècle
9, rue Malher dans le 4e Paris

"Refusons l’instauration d’un enfermement sans fin sur une simple présomption de dangerosité !

Appel à l'initiative du GENEPI, du SNEPAP-FSU et du Syndicat de la Magistrature


« Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre ».
Thomas Jefferson

Le Parlement s’apprête à examiner un projet de loi visant à instaurer une « rétention de sûreté » qui permettra, après l’exécution de la peine de prison, de prolonger - sans limitation de durée, sans peine et sans infraction - l’enfermement des personnes considérées comme d’une « particulière dangerosité ».

La mise en place d’un tel dispositif, préparé à la hâte à la suite de l’affaire Evrard, relève d’une philosophie de l’enfermement qui s’inscrit dans la culture du « risque zéro » qui, sous prétexte de lutter contre la récidive, impose, depuis plusieurs années, des législations de plus en plus répressives et attentatoires aux libertés publiques.

Il ne s’agit plus simplement de durcir les sanctions ou de renforcer les moyens de contrainte, mais de procéder à des enfermements préventifs, sur la base d’une présomption d’infraction future et dans une logique d’élimination qui s’apparente à une mort sociale.

Actuellement circonscrit aux infractions les plus graves commises sur les mineurs, ce texte, comme la plupart des dispositifs répressifs, est susceptible d’extensions au gré des faits divers du moment.

L’appréciation de la dangerosité n’est par ailleurs fondée sur aucune évaluation sérieuse mais sur une simple expertise psychiatrique, ce qui procède d’une grave confusion entre délinquance et maladie mentale. L'évaluation de la dangerosité ne relève donc pas du diagnostic mais du pronostic.

En refusant de porter les efforts humains et financiers sur le temps de la peine, ce texte fait le choix de ne pas améliorer la prise en charge durant l'incarcération.

Si ce texte est adopté, la France se dotera d’un dispositif sans équivalent dans les démocraties occidentales car, contrairement à ce que le gouvernement veut laisser croire, rien de comparable n’existe en Europe (aux Pays Bas et en Belgique, ce type d’enfermement n’intervient qu’en substitution à la peine).

Aujourd’hui, avec une mesure comparable et au prétexte d’une dangerosité sociale, la Russie enferme des journalistes dans des établissements psychiatriques.

Dans un rapport d’information sur les mesures de sûreté concernant les personnes dangereuses (2006), les sénateurs Philippe Goujon et Charles Gautier indiquaient que « s’il est indispensable de limiter le plus possible le risque de récidive, celui-ci ne peut être dans une société de droit, respectueuse des libertés individuelles, complètement éliminé. Le « risque zéro » n’existe pas. »

Nous ne pouvons accepter un modèle de société qui sacrifie nos libertés au profit d’un objectif illusoire de « risque zéro ».

Nous appelons les parlementaires à refuser de voter ce texte indigne.

Pour signer cet appel : envoyer un mail à contrelaretentiondesurete@genepi.fr"

mercredi 12 décembre 2007

L'OIP faîte l'anniversaire des Etats généraux de la condition pénitentiaire à Nanterre

L’Observatoire International des Prisons (OIP) veille au respect des droits fondamentaux et libertés individuelles des personnes incarcérées. Son action consiste à faire connaître leur situation et à interpeller les pouvoirs publics sur les abus et mauvais traitements dont elles peuvent faire l’objet. Parallèlement, l’OIP fait connaître leurs droits aux prisonniers et les aide dans leurs démarches pour les faire valoir.

Le Groupe Local de Nanterre (OIP 92) s’est constitué il y a sept ans, il assure une veille informative autour de la Maison d’Arrêt des Hauts de Seine.

A l’occasion du premier anniversaire des Etats généraux de la condition pénitentiaire il organise une réunion publique le vendredi 14 décembre prochain, à 20 heures, à la salle de l’Agora, 20 rue de Stalingrad à Nanterre (accès par le RER A, station Nanterre-Ville).

Nous vous invitons à assister à la projection de

Prisons : la honte de la république
Film-documentaire de Bernard GEORGE

La projection sera suivie d’un débat

avec Gabriel MOUESCA, Président de l’OIP
et
François BÈS, coordinateur régional de l’Ile de France pour l’OIP

vendredi 7 décembre 2007

Entrer à la Maison d'Arrêt de Nanterre

Bonjour,

Certains vont commencer à intervenir...mais ne sont jamais entrés dans la MA. Explications :

- N'oubliez pas votre pièce d'identité, obligatoire !
- Quelques règles : les nanas "soft" avec le maquillage, pas de jupe, pas de parfum ; les mecs pas de pantalon troué (:-)) ; Bonjour avec le sourire 20fois par seconde...
- Quand vous arrivez devant la MA. Il y a un petit bouton, on sonne, il vous parle à l'interphone , vous dites "je suis génépiste je viens donner des cours". Peut-être préciser que c'est la première fois, s'il vous demande le "pass" et que vous ne l'avez pas encore. Vous rentrez.
- A gauche, il y a un casier pour ce qui est électronique. NE JAMAIS prendre un casier qui a sa porte ouverte ! Vous rentrez un code à quatre chiffres (faire travailler sa mémoire!), une porte s'ouvre, et voilà !
- Puis vous mettez votre sac sur le tapis, ainsi que tout ce qui est métallique. Et vous passez sous le portique.

- Vous sortez, toujours tout droit, vous arrivez dans un hall. a droite, il y a un surveillant, vous vous présentez...blablabla... Il va telephoner pour que l'on cherche votre détenu. Pendant ce temps là, vous allez au SPIP (dites le au surveillant).
- Pour aller au SPIP : en face de la porte par laquelle vous êtes rentré, prenez la porte. Vous passez les distributeurs, et prenez l'escalier à gauche.
- 1er étage, vous prenez le couloir en face de vous, puis à droite tout au bout du couloir il y a des casiers. Normalement il y a un casier GENEPI avec la malette de lecture... en face de ces casiers, il y a la salle pour poser vos affaires ! et bingo, vous avez gagné !
Si vous ne trouvez pas, pas de panique ils sont très gentils.

Puis vous retournez dans le hall...

Prévoir des cours sans la malette, si mauvaise surprise...
La première fois : présentation ( on ne dit pas son nom de famille), règles (horaires, hebdomadaire...), niveau, les attentes du détenu, ...

A la fin de votre séance, vous devez remplir la feuille de route qui est normalement dans le casier du GENEPI...sinon vous marquez ça dans un coin...

Voilivoilou !!

Tenez nous au courant !

Les CFTT

jeudi 6 décembre 2007

Actualité

Le GENEPI réagit à l’actualité récente du projet de loi relatif à la rétention de sûreté et à la déclaration d’irresponsabilité pour cause de trouble mental.

Le GENEPI prend position, dans un texte intitulé « Du danger de l’utilisation politique de l’idée de dangerosité » , contre les projets rétention sans fin sur une présomption de dangerosité. La « rétention de sûreté », telle qu’elle apparaît dans le projet de loi du 28 novembre 2007 est un « changement profond d’orientation de notre justice » pour reprendre les mots de Robert Badinter (Le Monde, La prison après la peine, 27-11-2007). Nous tenons à rappeler que seule l’infraction doit pouvoir motiver la sanction. La présomption d’une infraction future ne saurait avoir de conséquence judiciaire dans un Etat de droit. Le texte sur la « rétention de sûreté » présenté devant l’Assemblée Nationale est initiateur d’une grave dérive : jusqu’à maintenant, seuls dans les états totalitaires la justice s’est donnée pour mission de punir en prévention d’une infraction.

youpi

Le 1er Décembre 2007, le GENEPI organisait la «Journée Prison Justice» : journée nationale de formation pour l’ensemble des bénévoles de l’association plus de 900 personnes présentes sur le site de l’école Polytechnique ! Merci à tous les invités, M. Robert Badinter, ancien Garde des Sceaux, ancien président du Conseil Constitutionnel et membre d’honneur de l’association GENEPI, M. Stoléru, fondateur du GENEPI et ancien ministre. Merci à tous les génépistes qui ont fait de longues heures de car pour venir, nous espérons que vous avez passé une bonne journée.Merci enfin à toute l’équipe des permanents du GENEPI qui ont rendu possible l’organisation d’un tel événement !

Manifestation

Avant de venir à la réunion de groupe :

Manifestation contre les établissements pour mineurs le Mercredi 12, 18h, devant le siège de l'AP angle rue de la verrerie, rue du Renard(métro hôtel de ville)...

Merci Geoffrey pour l'info !

Important

Bonjour,

Comme vous le savez, j'étais présente dimanche à la coordination nationale du GENEPI.
Plusieurs choses :

Les assises auront lieu le dernier week end de Mars à Clermont-Ferrand. Youpi ! ça va nous faire des vacances donc prévoyez votre week end !

D'autres formations sont prévues :
- illétrisme le 19 janvier (facultative)
- Théatre le 26 janvier (facultative)
- formation WERF wend end régional de formation, les 16 et 17 février OBLIGATOIRE

Pour les Assises, Notre région va bosser sur deux thèmes : le procès pénal et la délinquance sexuelle. L'objectif est de constituer des groupes de travail pour réfléchir sur ces thèmes et les présenter aux assises. Qui est volontaire ?

Une semaine parlement prison est de nouveau mise en place du 11 au 15 janvier 2008. Nous avons le temps de nous organiser, mais il faut s'activer.

Voilivoilou

N'oubliez pas la réunion de groupe de mercredi 12 décembre obligatoire !

Fanny

vendredi 30 novembre 2007

Formation obligatoire

mauvaise nouvelles pour les marmotes, mais le départ en car est à 7h30 à denfert rochereau dans le 14ème direction paléseau, ecole polytechnique.
thomas R et moi (clem) on vous attendra la bas!! on va filer un coup de main pour tout mettre en place!!
ne soyez pas en retard svp sinon ca sera RER!!!
la fin de la journée est à 19h mais c'est sympa de rester après. il ya une pièce de théatre puis une bonne soirée dans l'école!!
fanny ne sera pas la donc n'essayer pas de téléphoner sur le portable du Groupe

Bonne fin de semaine
biz a tous
clem

jeudi 29 novembre 2007

Réunion de groupe !

Réunion de groupe obligatoire mercredi 12 décembre 19h30 à la MIE.

samedi 24 novembre 2007

Rencontre entre les génépistes et l'AP de Nanterre le mercredi 21 novembre 2007.

Un pur instant de bonheur cette réunion. Tout le monde s’en est rendu compte et plus encore les anciens qui ont encore à l’esprit les difficultés de l’an dernier. Nous avons une chance à saisir à Nanterre cette année : Pascal Vion, le nouveau directeur de la Maison d’arrêt de Nanterre.

Cette année, le nouveau chef d’établissement nous propose un véritable travail d’équipe et nous fait confiance si nous respectons le pacte qu’il nous propose : respecter la sécurité.

Cinq membres de l’administration pénitentiaire (AP) ont été nos interlocuteurs pour parcourir différents points inhérents à notre mission dans la prison : les présentations, notre comportement en prison, notre collaboration avec l’AP.




LES PRESENTATIONS.

14h30. 16 génépistes irréductibles de la grève sont au rendez-vous sur la passerelle de la gare de Nanterre. Dans le bruit assourdissant des trains qui passent, ah non c’est la grève, il n’y en a pas … Bref, nous rejoignons d’un pas sûr le mess de la maison d’arrêt où nous sommes attendus.

15h10. nous voilà installés autour de la table de réunion avec :

Les membres de l’administration pénitentiaire de Nanterre.

Pascal Vion, directeur de la maison d’arrêt, ouvre le bal des présentations. Le nouveau chef d’établissement a pris ses fonctions à Nanterre il y a un mois et demi et souligne d’emblée son intérêt pour le partenariat avec le génépi. Il développera plus tard la vision (rassurante) qu’il se fait de sa fonction.

Ancien chef d’établissement de la centrale de Rennes, il n’y a pas de doutes, M. Vion sait de quoi il parle. Depuis son arrivée à Nanterre, il se dit surpris par le manque voire l’inexistence de lien entre la prison ce qui l’entoure : la ville et sa plus proche voisine, la fac de Nanterre. Il semble selon lui qu’il s’agisse d’une problématique générale à la ville de Nanterre. A l’origine, le conseil municipal n’était pas du tout intéresser par la construction de cette prison nous confie-t-il. Son objectif : mieux inscrire la prison dans la ville, et donc la société. Le défi est grand, souligne-t-il, notamment pour une prison construite dans une zone de relégation géographique comme celle de Nanterre.

"La prison a une utilité sociale. Nous n’avons pas à avoir honte de notre mission. L’administration pénitentiaire a beaucoup évolué et répond à une forte demande sociale. "

(Pascal Vion)

· Christian Daniel, directeur du SPIP de la Maison d’arrêt de Nanterre.

· Anne Beauchesne, référente SPIP pour le Génépi.

· Sylvie Gauthier, enseignante à temps pleins à la Maison d’arrêt de Nanterre. Représentait Serge Cabrolié, responsable de l’éducation nationale à la maison d’arrêt.

Quatre enseignants à temps pleins sont en poste à la MA de Nanterre. De nombreux vacataires les appuient. Des cours de Français, mathématiques, Anglais, philosophie, physique histoire-géo, comptabilité etc. sont ainsi dispensés.

· M. Traoré, adjoint au chef de détention. Référent des génépistes sur les questions de sécurité générale.

Treize génépistes et trois de leurs RdG ont pu être présents.

Nous avons été invités à nous présenter à tour de rôle. Je vous épargne ce passage, vous savez déjà tout n’est-ce pas ?

La prison,

juste là derrière la fenêtre. Bruyante en son sein mais muette de l’extérieur, c’est donc Pascal Vion qui s’est chargée de faire sa présentation.

La MA de Nanterre est un établissement encombré comme nombre de ses semblables. Datant du début des années 1990, elle a une capacité d’hébergement proche de 600 places. Oui mais voilà, près de 850 détenus y vivent. Pascal Vion tient à nous signaler que les détenus ne sont jamais plus de 2 par cellule. 875 personnes placées sous main de justice sont en réalité confiés à l’AP de Nanterre. Près de trente d’entre eux sont hors murs grâce aux peines alternatives.

La prison est divisée en cinq zones :

Ø la zone administrative,

Ø le quartier mineur,

Ø le quartier arrivants,

Ø les terrains de sport,

Ø la zone d’hébergement. Cette dernière se compose de trois secteurs : A, B et C.

Une population plutôt jeune est détenue à la prison de Nanterre. Population parfois agitée, les problèmes de violences ne sont pas rares.

La MA de Nanterre est construite dans une zone de relégation. Coincée entre l’autoroute, la Seine et une papeterie dont vous pourrez apprécier l’odeur … À l’isolement géographique s’ajoute l’isolement social développé plus haut par le directeur.

Fort de ce constat, Pascal Vion exprime sa volonté de créer des liens avec l’extérieur. Dans cette tâche, nous pourrons, comme nous allons le voir, lui apporter un appui. Sous condition de respecter :




NOTRE COMPORTEMENT EN DETENTION.


La sécurité.

Le conseil du directeur aux génépistes :

"Il est nécessaire que vous ayez de la distance avec les personnes encadrées. Il ne s’agit pas d’être crispé ni tendu : il n’y a pas de raisons pour que ça ne se passe pas bien car les détenus sont très demandeurs de ce genre d’activités. Néanmoins, il est important que vous soyez sur vos gardes parce que certains peuvent être très manipulateurs. Vous êtes jeunes, ils peuvent en jouer. Le genre de demande : faire sortir un courrier pour éviter la censure, passer un coup de fil à un proche une fois dehors. Tout ça n’est pas le rôle des génépistes mais des travailleurs sociaux.

Ne mettez pas le doigt dans ce genre de relations. Rapidement, il devient difficile de s’en sortir.

Je suis très confiant envers vous mais sachez qu’au moindre problème, notre collaboration s’arrêtera, c’est trop dangereux. "

è Les deux problématiques de M. Traoré : la sécurité et la sollicitation.

· La sécurité : il est important de se soumettre sans rechigner aux procédures de contrôle

· La sollicitation : personne n’est à l’abri des phénomènes de corruption pas même le personnel. Les personnes de passages sont des cibles de choix. Donc au moindre problème, il faut en en parler aux RdG puis au SPIP.

M. Traoré en profite pour faire un point sur le matériel de sécurité à notre disposition :
  • L’API : sorte de gros boîtier qui ressemble à un talkie-walkie avec un gros bouton rouge dessus (c’est là qu’on appuie en cas de soucis). L’API est disponible au PCI (centre de la prison où vous êtes obligés de passer lorsque vous vous rendez aux ateliers.
  • Le badge Antigone : lors de la visite de la prison, vous aurez la joie d’être pris en photo pour faire votre badge. Une fois dans la prison, il ne faudra plus le quitter et l’installer en évidence sur votre veste.

è Mme Beauchesne intervient pour nous rassurer :

"On ne vous enverra pas n’importe qui. La sélection est opérée par M. Cabrolié qui connait très bien ses élèves. Mais surtout, ne vous laissez pas ronger par les questionnements quant au comportement du détenu dont vous vous occupez. Il y a toujours quelqu’un dans les bureaux du SPIP (escalier à gauche juste après les machines à cafés puis à droite, c’est au fond du couloir.). Si l’attitude d’un détenu vous met mal à l’aise bien qu’il soit très gentil, cela suffit pour venir nous en parler. Sinon vos séances vont être biaisées et sortir du cadre d’enseignement. "

"Je n’aimerais pas recevoir des remarques d’un surveillant qui a eu le sentiment d’être transparent."

(Pascal Vion)

La courtoisie en prison ?

La distance que nous nous devons d’instaurer avec les détenus dont nous nous occupons ne doit pas empêcher des rapports courtois avec eux.

M. Vion a, d’autre part, insisté sur l’attitude que nous nous devons d’adopter avec les surveillants. Il convient de les voir et de leur envoyer des impressions positives. Ne pas hésiter à prendre le temps de créer un échange.

A NANTERRE : GENEPI/AP, MEME COMBAT ?


C’est l’impression que donne cette réunion en tout cas …

Les activités proposées par le Génépi.

Ce sont M. Daniel et Mme Beauchesne qui sautent le pas en abordant la question des activités que nous sommes susceptibles d’offrir aux détenus de Nanterre.

  • Zoé est la première à se lancer dans le bal des prises de paroles de génépistes. Elle présente l’activité musique à laquelle elle réfléchit avec une autre bénévole du groupe.

"Est-il possible de faire rentrer des instruments de musique ? " demande-t-elle ?

Pascal Vion : "Sur l’entrée de matériel, je suis contre … pas grand-chose en fait. Néanmoins, les règles pénitentiaires sont très rigides à ce sujet et je n’y peux rien. Il faut donc prévoir, prévenir très tôt pour que votre programmation reste bien fluide."

Mme Gauthier en profite pour rappeler que l’éducation nationale doit être l’intermédiaire dans le passage des devoirs, des livres, des photocopies au détenu.

· Geoffrey : "Est-il possible d’inviter un artiste extérieur dans la prison ? "

Pascal Vion : "Bien sûr, au contraire, nous sommes demandeurs. Son casier judiciaire doit être vierge et la personne doit nous être présentée avant. Pour ce genre de chose, il faudra vous adresser au SPIP. "

Pascal Vion prend les devants de l’intervention d’Isabelle en émettant l’idée de faire un journal de la prison.

  • Isabelle saisit l’occasion pour parler de l’atelier revue de presse qu’elle souhaite mettre en place. Elle amènerait les détenus vers une analyse des médias avec le support de journaux internationaux.

Mme Beauchelle : "L’activité revue de presse est très pertinente en milieu carcéral car les détenus sont au courant de tout par le biais des médias, de la télé etc. mais en ont une vue très simplifiée."

Pascal Vion insiste sur l’importance de se projeter et de faire une programmation jusqu’à l’été. Il serait bien aussi de créer une continuité de l’action du génépi sur juillet et aout bien qu’elle soit diminuée.

Ex : Des évènements comme la venue d’un artiste se déroule dans la salle polyvalente. Elle doit être réservée très longtemps à l’avance.

Les envies de l’administration pénitentiaire :


· Pascal Vion :

Le directeur aimerait voir se recréer des ateliers et des activités socioculturelles. Des activités sportives dans la prison seraient aussi très souhaitables indique-t-il. Des volontaires ?

2) "Il serait intéressant de prévoir un évènement avec les personnes qu’on a suivi à la fin du programme. " Style petite fête de fin d’année avec gâteau et jus de fruits …

3) Il émet aussi son envie de voir les interventions du génépi débuter très rapidement. Cela dépend du SPIP et de nous …

4) Créer un rendez-vous à Nanterre. Mettre sur pied un cycle de conférence par exemple en invitant des intervenants etc. Faîtes marcher vos méninges, ça peut être très intéressant !

· M. Daniel est demandeur d’activités socio-éducatives. Ils pointent un aspect intéressant qu’il nous faudra creuser en se demandant comment nos activités peuvent s’inscrire dans les projets qui existent déjà à la Maison d’arrêt de Nanterre. Une troupe de théâtre intervient en effet déjà à Nanterre. Un atelier d’écriture est aussi déjà en place … Qui est volontaire pour une collaboration ?

· Mme Gauthier : Nous sommes preneurs de cours d’Espagnols et de génépistes susceptibles de soutenir des détenus qui font leurs études universitaires par le CNED.

"J’ai encore beaucoup d’énergie à dépenser pour militer et suis complètement ouvert pour intervenir avec vous. On ira discourir sur les bancs de Nanterre ! "

(Pascal Vion)

Les ISP. Quelle collaboration avec l’AP ?

Après une intervention de Thomas H sur nos interventions de sensibilisations auprès du public, M. Vion va dans notre sens. Il faut combattre les caricatures mais, selon lui, passer ce message ne peut se faire sans le personnel de l’AP, c’est un travail d’équipe.

L’équipe de l’AP présente à la table nous a bien fait sentir qu’elle était ouverte pour nous aider dans la création et la mise en place des ISP. A nous d’en profiter !





Questions pratiques :

Les numéros utiles pour prévenir en cas de retard ou d’absence :

· Secrétariat du SPIP : 01.47.29.75.26

· Madame Beauchelle (ligne directe) : 01.47.29.75.27


Je n’aurai pas réussi à faire court pour rendre compte de notre rencontre avec l’AP de Nanterre. C’est mieux ainsi et bravo à ceux dont les yeux sont arrivés jusqu’à ces lignes. Parce que rien de ce qui a été dit ne pouvais être mis de côté, il fallait rapporter au plus près les propos tenus lors de cette réunion dense et riche en informations.

Confiance et volonté d’un travail conjoint entre le génépi et l’AP auront été les deux principales lignes développées lors de cette rencontre.

Pascal Vion nous apporte en effet son entière confiance et nous laisse une grande liberté dans nos interventions. Toutefois, ce dernier gardera sans doute une attention soutenu sur nous en se renseignant auprès des conseiller d’insertion et de probation (CIP), des surveillants, du personnel de l’éducation national etc. En contrepartie du confort que nous offre M. Vion nous nous devons donc d’être irréprochables sur notre comportement envers les détenus ainsi que notre sérieux dans nos interventions et nos programmations.

Un véritable travail d’équipe avec l’AP, voilà donc ce que nous offre Pascal Vion cette année. Tout l’enjeu va résider pour nous dans le fait de saisir cette opportunité. A mon avis, ça va le faire ! Enfin moi je dis ça, j’dis rien … J

Très bon génépi à tous.

P.S : Pour les présents, n’hésitez pas à poster des com si j’ai oublié des choses, c’est fait pour ça !

mercredi 21 novembre 2007

La prison, c’est pas automatique !


14èmes journées nationales prisondu 19 au 25 novembre 2007



LE TRAVAIL EN PRISON : INTERIEUR / EXTERIEUR

Prise de position du G.E.N.E.P.I. Juin 2005

Résumé : Depuis 1987, travailler n’est plus une obligation mais un droit pour toute personne détenue. Moyen d’assurer sa subsistance et de dédommager les victimes, c’est aussi un gage reconnu de sa volonté de se réinsérer.
Le travail en détention, aujourd’hui en crise (moins d’un détenu sur trois travaille, fauted'offres d'emploi), doit être revalorisée. Faire entrer un droit du travail en prison y contribuerait. Malgré le faible niveau d’instruction de la population carcérale, les activités qualifiées sont à généraliser. Le GENEPI propose pour cela de parier avant tout sur la formation. Celle-ci doit pouvoir se poursuivre à l’extérieur, donc être cohérente avec un projet professionnel établi en début de peine et adaptée au marché du travail. Des partenaires publics et privés intervenant à l’extérieur doivent y participer systématiquement.
Ces actions en milieu fermé, nécessairement limitées par les contraintes inhérentes à la détention, doivent être complétées par le développement du travail et de la formation à l’extérieur dans le cadre des aménagements de peine ou des peines alternatives à l’incarcération.
Pour que ces efforts portent leurs fruits, les employeurs, au premier rang desquels l’Etat, doivent être sensibilisés à la nécessité de l’accueil des sortants de prison. Les futurs collègues doivent pouvoir dédramatiser l’arrivée de personnes encore stigmatisées par leur casier judiciaire.
Le travail, principal vecteur du lien social, composante essentielle de la vie de chacun d'entre nous, est à l'heure actuelle l'un des principaux leviers d'intégration sociale mis à la portée des personnes détenues, l'un des principaux tremplins de réinsertion sociale pour les sortants de prison. C'est dans cette double optique d'intégration et de réinsertion que s'inscrit notre démarche, que nous voulons complémentaire des travaux universitaires, administratifs ou politiques déjà menés sur la question, qui convergeront nous l'espérons sur une refonte structurelle de la politique du travail pénitentiaire.
Pour ne pas abandonner aux experts un sujet qui nous concerne tous, et parce que nous croyons que la société ne peut exclure sans assumer la responsabilité des conditions de la ré-inclusion, nous présentons cet aperçu de l'état des lieux du travail en prison, complété de quelques propositions que nous avons voulues aussi réalistes que possible.
Un droit, une nécessité
Depuis la loi de 1987, le travail n'est plus une obligation pour les détenus mais un droit, régi par les articles D99 à D111 du Code de procédure pénale.

Le travail en prison est une nécessité :
· pour les parties civiles (paiement des dommages et intérêts aux victimes)
· pour l'Administration pénitentiaire, qui a pour mission de permettre la réinsertion des personnes
détenues, et qui souhaite en outre maintenir la paix sociale en détention
· pour les personnes détenues, à qui le travail fournit de l'argent pour leur subsistance immédiate, pour celle de leur famille et en prévision de leur sortie ; une occasion de sortir de cellule et de rompre la monotonie des journées ; un moyen de donner du sens à leur peine et de préparer leur future réinsertion.
· pour la société tout entière : non seulement un devoir, mais aussi un intérêt bien compris. Rendre constructif le passage par la case prison, donner une seconde chance à ceux qui y sont passés, c'est aussi lutter contre la récidive et contre l'exclusion sociale.
Prise de position du G.E.N.E.P.I. Juin 2005

Cependant, le travail reste souvent un outil de gestion de la détention pour l'institution pénitentiaire ou un simple moyen de subsistance pour les personnes indigentes. La conception du travail comme châtiment et remède reste présente. En ces temps de surpopulation carcérale et de ralentissement économique, moins d'un détenu sur trois est au travail faute d'offres d'emploi.

Quels emplois pour les personnes détenues ?
• le travail en concession tout d'abord, pour le compte d'une entreprise privée qui installe un atelier en détention (rémunéré 17 euros bruts/jour en moyenne)
• le travail dans les ateliers de la R.I.E.P (régie industrielle des établissements pénitentiaires) pour le compte de l'Administration pénitentiaire (rémunéré 24,5 euros bruts/jour en moyenne)
• le service général, pour entretenir les locaux et pourvoir au bon fonctionnement de la prison (entre 6,5 et 12 euros nets/jour)
• le travail à l'extérieur, dans le cadre d'une mesure de semi-liberté, de “placement à l'extérieur” ou, plus récemment, de placement sous surveillance électronique (un contrat de travail de droit commun est alors établi).


Pour un droit du travail
Pourtant, le travail, même en prison, est reconnu comme un droit fondamental. Il doit aussi s'accompagner d'une reconnaissance sociale, concrétisée par un salaire décent. Par un nouveau rapport aux outils, aux savoirs et aux autres, le travail peut permettre la transformation de soi et la réparation.
Le respect des droits au travail et du travail des personnes détenues s'inscrit donc dans un projet non pas caritatif (lutte contre l'indigence ou le désoeuvrement) ou sécuritaire (“moralisation” des détenus par la force) mais bien politique : faire du travail un facteur culturel fort, capable de transformer et de rassembler ceux qui y participent, lieu en somme de réinsertion concrète.
De plus, un droit du travail pénitentiaire contribuerait à revaloriser l'activité travail aux yeux des détenus. La mise en place d'un cadre normatif nous paraît en outre essentielle pour limiter un certain nombre d'abus, pour harmoniser les conditions de travail qui dépendent du règlement intérieur de chaque prison voire de chaque atelier, pour attirer des entreprises plus sérieuses et enfin pour apaiser le rapport à la loi que peuvent avoir ceux qu’elle sanctionne.
Par ailleurs, l’article D102 du Code de procédure pénale dispose que « L'organisation, les méthodes et les rémunérations du travail doivent se rapprocher autant que possible de celles des activités professionnelles extérieures afin notamment de préparer les détenus aux conditions normales du travail libre. »
En conséquence, le droit du travail ne doit plus se limiter aux garanties en terme d'hygiène et de sécurité. Doivent impérativement être introduits en détention les droits fondamentaux que sont dans le monde libre un salaire minimal proche du SMIC (pour tous, y compris les travailleurs du service général qui sont oubliés du petit “seuil minimum de rémunération” existant aujourd’hui), une compensation en cas de chômage technique, un droit à être indemnisé en cas de maladie ou d'accident, un temps de travail encadré pour tous les postes et compatible avec d'autres activités. De même, les cotisations sociales (chômage, assurance maladie...) à la charge des détenus doivent être harmonisées et être pleinement effectives à la sortie de prison. Un soutien financier de l’Etat dans l’esprit des « centres d’aide par le travail » est pour cela sûrement indispensable.
Enfin un acte juridique, un contrat de droit public ou privé, le plus proche du droit commun, s'impose. Il poserait le statut du travailleur, le contenu de son activité, ses droits et obligations ainsi que ceux de son employeur et de l’Administration pénitentiaire qui l’encadre. Ce document pourrait permettre également au sortant de prison d’avoir un certificat de travail et de faire valider ses acquis professionnels.
De sérieuses normes juridiques, adaptées aux contingences matérielles et juridiques de la détention, demanderaient un investissement et une responsabilisation des personnes publiques, des entreprises et des travailleurs, et seraient garantes d’une plus grande qualité des conditions de travail.


Prise de position du G.E.N.E.P.I. Juin 2005

Privilégier la formation professionnelle
Le travail proposé est très souvent non qualifié et non qualifiant. Il ne prépare en rien à la sortie et n'est pas valorisant, ce qui n'encourage pas des personnes en marge du monde du travail à s'y insérer.
Malgré le faible niveau d’instruction de la population carcérale (40% de la population carcérale ne dépasse pas le niveau primaire), les activités qualifiées sont à généraliser pour revaloriser le travail et la rémunération des personnes détenues. Le GENEPI propose pour cela de parier avant tout sur la formation.
Celle-ci doit pouvoir se poursuivre à l’extérieur, donc être cohérente avec un projet professionnel établi en début de peine et être adaptée au marché du travail.
Les organismes de formation professionnelle financés par l'Etat, soumis à une obligation de résultat, sélectionnent les détenus susceptibles de réussir en venant prendre les meilleurs éléments dans les ateliers.
Ces derniers enchaînent des formations sans lien cohérent entre elles, juste parce qu'ils ont le bon profil, à l'exclusion d'autres qui en auraient davantage besoin. Une prise en compte des projets des personnes détenues pour l'accès à une formation permettrait d'utiliser cet argent de façon à obtenir un résultat en terme de réinsertion et pas seulement en terme de suivi de la formation. Cela permettrait en outre de réduire une certaine discrimination entre personnes détenues.
Les détenus qui n'ont d'autres ressources que le travail sont encore trop souvent exclus des formations générales qui ne sont pas rémunérées. La journée continue, qui permet de concilier travail et formation, n'est mise en place que dans une quarantaine d'établissements sur les 188 que compte notre pays. Nous ne doutons pas que les acteurs du monde pénitentiaire sauront trouver les solutions nécessaires pour que ce système se généralise. A défaut, il faudra songer à généraliser la rémunération des formations.
En maison d'arrêt, là où la majorité des détenus reste moins d'un an, initier une formation est indispensable, mais vain si des relais n'existent pas avec des dispositifs à l'extérieur.

Liens intérieur/extérieur
Le temps de la réinsertion ne se limite pas au temps de l'incarcération. L'Administration pénitentiaire doit continuer à établir des liens avec des partenaires extérieurs, de façon à favoriser la continuité des actions entreprises, tant en terme de formation générale ou professionnelle que de recherche d'emploi ou d'accès aux droits sociaux.
Nous sommes convaincus que l'Administration pénitentiaire en a pleinement conscience, ainsi que le législateur, qui a prévu des aménagements de fin de peine à cet effet. Mais sans ressource et sans personnel adéquat, ces mesures ne peuvent qu'échouer.
Les personnes détenues ayant travaillé doivent pouvoir bénéficier d'une validation des acquis de l'expérience (V.A.E.).
Pour que ces efforts portent leurs fruits, encore faut-il que le monde du travail soit prêt à accueillir des personnes ayant un passé pénal. La réinsertion professionnelle de ces personnes serait facilitée si l'accès au casier judiciaire était d'avantage restreint. A ce sujet, il est regrettable que l'Etat exige un casier judicaire vierge à toute personne souhaitant intégrer la fonction publique, et ce quelque soit le poste. A tout le moins, il pourrait donner l'exemple aux entreprises en accueillant des sortants de prison dans les sociétés d'économie mixte. Les employeurs doivent être sensibilisés à la nécessité de l’accueil des sortants de prison. Les futurs collègues doivent pouvoir dédramatiser l’arrivée d'anciens détenus.
Les contraintes inhérentes à la détention et notamment celles liées à la sécurité, ajustées sur les individus qui posent le plus de problèmes à ce niveau, gênent considérablement le travail et la formation.
Par conséquent, nous suggérons, après le député Warsmann, que la prison n'est pas la réponse adaptée pour tous les délinquants qui ne posent pas de véritables problèmes de sécurité. La lutte contre la récidive passe d'abord par une réinsertion réussie. Comme l'ont bien compris nos voisins nordiques, les aménagements de peine et les peines alternatives (placement à l'extérieur, semi-liberté, sursis avec mise à l'épreuve effectivement encadré) permettent une mise en oeuvre plus facile des activités nécessaires à cette réinsertion que sont le travail et la formation et sont à privilégier absolument.

La Charte du GENEPI

La vocation du GENEPI est de participer au décloisonnement de la prison en établissant un lien entre les détenus et le monde extérieur.

Le GENEPI est sans affiliation politique ni religieuse. Il est indépendant de toute institution quant a sa réflexion et ses prises de position.

Le GENEPI, association citoyenne, attachée au respect des Droits de l'Homme, a le devoir de rendre compte de leurs violations éventuelles.

Le GENEPI est constitué d'étudiants y exerçant leur citoyenneté. La Justice étant rendue notamment en leur nom, le GENEPI se réserve le droit de faire part de ses réflexions auprès des citoyens et de leurs représentants.

Le GENEPI considère que toute peine doit nécessairement permettre le réinsertion dans la société.

Le GENEPI contribue a l'exercice du droit au savoir des détenus.

Dans toutes ses activités, le GENEPI est indifférent au passé pénal des détenus.
La qualité des interventions du GENEPI nécessite la plus grande concertation avec les différents partenaires concernés.

Dans le cadre de l'information et de la sensibilisation du public, le GENEPI rappelle que son devoir de témoignage s'accompagne du souci de la plus grande honnêteté.

La diversité de provenance des étudiants qui composent le GENEPI est un atout majeur de la qualité de son action.

L'action du GENEPI nécessite la formation des membres de l'association.

L'action au sein du GENEPI est indissociable d'une réflexion sur le système pénal et judiciaire.
La réflexion sur l'action et la politique du GENEPI doit être permanente et menée par ses membres.

Bureau national

Président : Pierre Méheust
Trésorière : Camille François
Secrétaire National : Quentin Duru
Vice-présidente chargée de l'ISP et de la communication : Eve Fitoussi
Vice-présidente chargée de la formation et de l'action en détention : Audrey Lachuer

Chargé de comptabilité : Erkan Karaoglan
Chargée de publication : Claire Van Den Bogaard
Chargé de formation : Nous recrutons actuellement !!

Courrier : GENEPI12, rue Charles Fourier75013 ParisTel: 01.45.88.37.00Fax: 01.45.88.96.87
Mèl: mailto:genepi@genepi.frwww:http://www.genepi.fr/

Délégué régional Ile-de-France Centre (Paris):Yohann TonduCourrier : GENEPI IdFC (dans les locaux de l'AFEV)

La journée du mercredi 21 novembre

ISP annulée, on attend un climat plus calme.
La visite de la MA (Maison d'arrêt) est repoussée. Par contre, notre rendez vous avec l'administration penitentiaire est maintenue.
Il est Important que l'on soit nombreux à cette réunion pour montrer notre motivation ! Rendez-vous mercredi 21, 13h30, arrêt RER et train Nanterre université !
Prenez nos numéros de téléphone !

ISP importante

Chers Génépistes,
Petit rappel de notre ISP le Dimanche 25 Novembre à 15h au café de la réunion, 52 rue de Bagnolet.
Nous projetterons « sauf le silence » en présence de la réalisatrice, Léa Fehner, et un extrait de « 9m² pour 2 ».
Nous débâterons sur les questions suivantes :
-La prison est elle la solution ?
-Les relations peuvent elles survivre à l’incarcération ?
Merci de venir nombreux et accompagnés de personnes extérieures à l’association.
A Dimanche

Genepi et loi penitentiaire

Le GENEPI a été invité à participer aux travaux du comité d’orientation (COR) restreint sur la loi pénitentiaire. Ce comité a été installé le 11 juillet, il est composé de 27 membres et est chargé de proposer un document d’orientation qui guidera le gouvernement dans la rédaction du projet de loi et les parlementaires lors du vote de celle-ci à l’assemble.
Si la France ne s’est jamais dotée d’une loi pénitentiaire, plusieurs textes cadrent néanmoins les actions de l’administration, c’est le cas de la loi du 22 juin 1987 relative au service public pénitentiaire. Celle-ci dispose que « Le service public pénitentiaire participe à l'exécution des décisions et sentences pénales et au maintien de la sécurité publique. Il favorise la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées par l'autorité judiciaire.
Il est organisé de manière à assurer l'individualisation des peines. ».
Le 11 janvier 2006, la France a adopté avec l’ensemble des membres du conseil de l’Europe les nouvelles règles pénitentiaires Européennes. Cette troisième édition, après celle de 1973 et celle de 1987 a été publiée pour la première fois en France par le GENEPI dans le Passe-Murailles de mars-avril 2006. Ces règles ne sont pas juridiquement contraignantes mais de nombreuses personnes, chercheurs ou associations, en ont fait la promotion afin de les voir traduite et déclinées dans le droit positif Français.
La situation des prisons en France ne pouvait pas laisser indifférents les candidats à l’élection présidentielle. Ceux-ci ont été interrogés dans le cadre des « Etats généraux de la condition pénitentiaire » et le candidat Mr Sarkozy s’était prononcé en faveur d’une loi pénitentiaire.[1] Il a précisé plus tard que celle-ci devrait être « exigeante ».[2] Prenant en compte ces bonnes paroles, le garde des sceaux a définit la question de la loi pénitentiaire comme une priorité et a institué le comité d’orientation restreint pour travaille sur ce sujet dans un délai express. Le GENEPI s’est saisi de la question à bras le corps et propose dans ce cadre des modifications permettant une évolution très forte du milieu pénitentiaire.
Le GENEPI a donc tenté d'apporter au Comité quelques propositions qu'il veut ambitieuses pour la future loi en s'appuyant sur les différentes prises de positions de l'association :
La surpopulation carcérale nous inquiète en premier lieu. Au 1er septembre 2007 il y avait 11 591 détenus en surnombre. Aucune politique d’augmentation du parc pénitentiaire n’est ni réaliste, ni souhaitable. Une véritable politique pénale de déflation de la population carcérale doit être entreprise. Pour ce qui est de la prison, la règle d’un détenu par cellule doit être respectée au plus vite. Sur la question des sanctions prises dans le cadre de la détention, nous plaidons pour une extériorisation du contentieux disciplinaire. Nous nous positionnons pour un abaissement substantiel du nombre de jours maximum passés en quartier disciplinaire, celui-ci est actuellement de 45 jours, ce qui est une exception, une anomalie même, au regard des autres pays européens. Nous proposons que la durée maximale de jours en quartier disciplinaire ne puisse excéder le double de ce qui est imposé aux mineurs. Il s’agirait donc d’un maximum de 15 jours.
Dans le cadre d’une meilleure pris en compte du respect et de la protection de l’intimité du détenu, la fouille doit devenir l’exception et non plus la règle, la liberté de communication doit être largement facilitée, pour ce qui est du téléphone notamment.[3]
Tout doit être fait pour que la personne détenue qui est détentrice de ses droits civiques puisse les exercer en détention, le droit de vote doit devenir effectif. Pour faciliter l’exercice de ce droit comme rendre possible la perception de certaines aides et allocations la personne détenue devra pouvoir être domiciliée, si elle le souhaite, dans la commune sur laquelle la prison est installée. Au sujet du travail en détention, nous croyons qu’il est nécessaire que soit signé, entre les sous-traitant et le détenu, un contrat de travail aménagé. Pour reprendre le vocabulaire des RPE, la vie en détention doit être aussi étroitement que possible alignée sur les aspects positifs de la vie à l’extérieur de la prison.[4] Le contenu de la peine doit être individualisé et adapté à chaque détenu. Un véritable parcours de réinsertion doit être mis en place avec des activités de formation et de soins, lorsque cela est nécessaire. L’attention portée à tous les détenus ayant un faible niveau scolaire doit être largement soutenue et les moyens de l’éducation nationale doivent être sur ce point considérablement renforcés. Le détenu doit être invité à participer à la vie de l’établissement, il faut qu’il devienne acteur de la détention et non plus seulement objet.[5] Nous pensons que doit être posé comme principe le fait que chaque peine doit prendre fin dans le cadre d’un aménagement en milieu ouvert.
Nous sommes tout à fait conscient qu’une modification du cadre carcéral ne peut pas se faire à moyens constants. Un véritable effort doit être fait au niveau du budget de la Justice et plus particulièrement sur les questions des mesures et sanctions pénales.
Si nous nous félicitons de la volonté politique de faire aboutir un projet complexe comme une loi pénitentiaire,[6] nous regrettons néanmoins que ce travail se fasse dans « un tunnel statistique » pour reprendre l’expressions de P.-V. Tournier[7] à propos du manque de lisibilité des chiffres de la population pénale tels qu’ils sont présentés par le Ministère de la Justice. Le GENEPI regrette également l’angle choisi pour aborder la question pénitentiaire. Comme Mme Poncela,[8] nous aurions souhaité que la prison soit abordée dans le cadre plus large d’un code de l’exécution des mesures et sanctions pénales afin de replacer la prison dans un ensemble de mesure. Faire une loi pénitentiaire, c’est prendre le risque de continuer à faire de la prison une peine de référence. A vouloir trop se concentrer sur l’institution carcérale, le COR risque de rester accroché au « récif prison » comme un bateau sur les hauts-fonds. C’est l’écueil auquel nous tenterons d’échapper en faisant la promotion des alternatives à l’incarcération tout particulièrement pour les courtes peines dont on sait qu’elles n’ont de sens que si elles sont très fortement suivies et individualisées.[9]
[1] http://www.etatsgenerauxprisons.org/NicolasSarkozy.pdf
[2] Déclaration du 3 avril dans Lyon hebdo, le candidat UMP s’engage « afin qu’il ne soit plus possible en France d’obliger un détenu à partager sa cellule », « je m’y engage le plus vite possible » a-t-il ajouté.
[3] RPE n°24 : « Les détenus doivent être autorisés à communiquer aussi fréquemment que possible […] avec leur famille, des tiers et des représentants d’organismes extérieurs, ainsi qu’à recevoir des visites desdites personnes. »
[4] RPE n°5.
[5] Il s’agit de la mise en place de la RPE 50.
[6] On rappellera pour mémoire que le projet de Loi pénitentiaire initié par Madame Lebranchu et qui avait fait l’objet de réflexions de qualité dans le cadre du Comité d’orientation stratégique (COS) a été déposé alors que le gouvernement Jospin n’était plus aux affaires.
[7] Directeur de recherches au CNRS, enseignant à l’Université Paris 1
[8] Professeur de droit pénal à l’université de Paris 10, membre du COR.
[9] Les travaux du COR prennent en compte et s’inspirent des études de la CNCDH, Sanctionner dans le respect des droits de l’homme 1- les droits de l’homme dans la prison, 2- les alternatives à la détention, 2007.

CULTURE : Tête d'or

Béatrice Dalle, de la prison au théâtrePar Alexis CAMPIONPour leJDD.fr
Gilles Blanchard fait revivre Tête d'Or en milieu carcéral. Vingt-six détenus y encadrent Béatrice Dalle. C'est d'ailleurs sur le tournage de cette reprise de l'oeuvre de Paul Claudel que la sulfureuse actrice a rencontré celui qui partage désormais sa vie, Guenaël Meziani. Fable moderne des plus réussies, Tête d'Or convainc. Et Béatrice Dalle séduit.
Béatrice Dalle livre une poignante prestation. (MaxPPP)Poème touffu mais magique dans sa façon d'évoquer la soif et la vacuité du pouvoir, Tête d'Or est l'un des tous premiers écrits de Paul Claudel (1890), alors jeune homme sous le choc des Illuminations d'Arthur Rimbaud et, déjà, observateur averti d'une époque où la République encore fragile doit se méfier des tentations extrêmes, anarchistes ou totalitaires. Dans une lettre à Jean-Louis Barrault en 1949, le dramaturge avait lui-même exprimé le désir que sa pièce soit un jour montée dans un camp de prisonniers. "Il faudrait rebâtir ce couvercle matérialiste sous lequel nous étouffions." Dont acte: homme de théâtre doué pour la caméra et motivé pour surprendre, Gilles Blanchard a décidé de faire revivre Tête d'Or en milieu carcéral avec une distribution qui laisse rêveur: 26 détenus et une actrice professionnelle, Béatrice Dalle. Sans autre musique que la langue claudélienne tour à tour fulgurante et fastidieuse - et en guise de fond sonore le brouhaha d'une prison bretonne aujourd'hui - le poème prend dès lors une dimension nouvelle: celle des désirs et chimères d'hommes aux ailes brisées. Une lueur précise et précieuse que le jeu des prisonniers acteurs, juste et convaincant, ne dément jamais. De même, bien qu'artisanale, la caméra encadre chaque verset avec un tact impressionnant. Au besoin, le film reprend son élan au fil de brèves incises documentaires sur la vie en prison, les réflexions des acteurs sur les enjeux de la pièce et, bien sûr, l'arrivée de la star rebelle - très appréciée - sur ce tournage insolite.A l'arrivée, Béatrice Dalle et son air de défi permanent sont tout à leur avantage dans ce rôle de princesse salvatrice bien que trahie et bientôt crucifiée. "Comme les détenus, explique Gilles Blanchard, elle est inattendue dans l'univers claudélien. Sans formation théâtrale, elle est aussi démunie qu'eux face à cette langue et la contrainte de la versification." A écouter ce film autant qu'on le regarde, on conviendra tout de même qu'elle a fort bien relevé le pari, honorant le rôle et le texte de tous ses atours d'actrice kamikaze. Aux dernières nouvelles, elle serait d'ailleurs partante pour étoffer son parcours inclassable d'expériences théâtrales. Avis aux amateurs.

Assister à un procès

Bonjour,
Je vous propose de venir assister à un procès. Non pas par voyeurisme !! oulala NON ! Mais simplement pour savoir en quoi consiste un procès : déroulement, acteurs...
Nous sommes en contact avec des personnes qui ont été jugées ou qui vont l'être. Quoi de plus normal que de nous pencher sur la question !
Rendez vous mercredi 28 novembre devant le TGI. 4 boulevard du Palais sur l'ile de la Cité. à 10 heure
A bientôt !
Fanny

Numéro de telephone

Bonjour à tous et à toutes !

Toujours aussi motivé-e-s ? Nous, vos RDG, sommes très motivé-e-s ! Nous sommes une nouvelle équipe de responsables du groupe : Clémentine, Fanny, Thomas R. et Thomas H (CFTT).
Nous allons tout faire pour vous aider à vous investir le plus possible dans l'association. Au programme, de nombreuses ISP (Fanny va vous harceler !), des interventions (Clémentine et Thomas R. vont harceler l'AP) et une magnifique communication internet au groupe ainsi qu'avec le DR (Thomas H.). Nous avons également un nouveau Délégué Régional d'IDFC : Yohann Tondu, très motivé lui aussi.
n°genepi nanterre : 06.08.10.67.30
A bientôt !
Les CFTT !